Second tour de la Présidentielle : Sidya Touré, plus que jamais faiseur de roi

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Face aux atermoiements d’une commission électorale quasi déconfite sous l’effet des feux croisés des candidats et de la société civile ; devant les récriminations d’un Alpha Condé qui ”exigeait” que l’on lève le pied de l’accélérateur pour corriger les ratés du 1er tour, et la détermination de Cellou Diallo d’aller vite pour ne pas voir retomber la fièvre de la ”Daleinmania”, le général Konaté a dû, encore une fois, y mettre du sien pour sauver notre transition.

Grâce à l’entregent de Tibou Kamara, le secrétaire général de la Présidence, il y est parvenu avec maestria, sous les applaudissements de la brave Hadja Rabiatou (fer de lance du syndicat guinéen et présidente du CNT) et le regard plein de reconnaissance de ses compatriotes dans leur grande majorité. Finalement, tout le monde est tombé d’accord sur la date du 19 septembre prochain pour la tenue du second tour.

En attendant, c’est déjà le début d’une longue veillée d’armes où chaque camp affûte sa stratégie. Rien qu’à voir la couleur des alliances nouées par les deux protagonistes, l’on imagine aisément à quoi cette stratégie va se résumer pour l’un et l’autre : aller au-delà de ses propres fiefs, où normalement il n’y a pas péril, pour ratisser large dans ce qui est apparu lors du scrutin du 27 juin comme le bastion de Sidya Touré, le président de l’Union des forces républicaines (UFR). Autrement dit, l’électorat de la Basse Guinée qui, s’il basculait majoritairement vers l’un des candidats, lui ouvrirait, presque à coup sûr, les portes de Sékoutouréya.

Avec l’alliance conclue récemment entre l’UFR et le parti que dirige Cellou Dalein Diallo, le sort en est jeté pourrait-on penser. Surtout si l’on se fie au score réalisé par ce dernier lors du premier tour (plus de 43% contre moins de 19% pour son adversaire). Seulement, les choses semblent moins simples. Au sein même de l’UFR des voix se sont élevées contre cette alliance. L’ancien maire de Kaloum, Fodé Idrissa Touré alias Briqui Momo, a rendu sa démission avant d’aller grossir les rangs du candidat Alpha Condé. Une défection qui n’est sans doute pas étrangère à l’apparition de quelques banderoles couleur or dans certaines rues de cette commune, avec des slogans du genre « Kaloum vote 100% Alpha Condé ».

Cependant, avec la campagne d’explication, voire de justification lancée par le parti, notamment les avantages qu’il peut tirer d’une alliance victorieuse avec l’UFDG, ils sont de plus en plus nombreux à réaffirmer leur attachement à Sidya Touré en promettant de respecter scrupuleusement les consignes de vote en faveur de Cellou Dalein Diallo. Ce qui explique en partie l’assurance qu’affichent les deux leaders en dépit des déclarations du candidat du RPG appelant à une coalition des ”manden tan” et des ”manden fu”, surtout que la fronde organisée par Briqui Momo n’avait connu une certaine ampleur que dans deux quartiers de Kaloum (Sandervalia et Boulbinet). Une commune où d’ailleurs le candidat de l’UFDG était arrivé en deuxième position lors du premier tour (plus de 41%), derrière Sydia Touré mais devant Alpha Condé (12%).

Abdoulaye Bah (infoguinée)




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