Naufrages: l’UE veut prendre le problème «à bras-le-corps»

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Les ministres des 28 doivent discuter lundi de l’assistance que pourrait fournir Bruxelles au gouvernement d’unité nationale en Libye, principale route du trafic de migrants.

Les Européens doivent «continuer à travailler sur les causes profondes de l’immigration et particulièrement sur l’instabilité dans la région, de l’Irak à la Libye», a déclaré Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne. L’Union européenne s’est dite «profondément affectée» dimanche par le nouveau naufrage d’un bateau de migrants en Méditerranée qui aurait fait près de 700 morts et a annoncé la tenue prochaine d’une réunion des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères pour prendre des mesures. «Des vies humaines sont en jeu, et l’Union européenne dans son ensemble a l’obligation morale et humanitaire d’agir», a réagi la Commission, qui prépare une nouvelle stratégie sur l’immigration qui doit être adoptée mi-mai.

Mais en plus de cette stratégie, des «mesures immédiates sont nécessaires. (…) Tant que les pays d’origine et les pays de transit ne prendront pas des mesures pour éviter ces traversées désespérées, des gens continueront à mettre leur vie en péril. Une grande partie de notre approche est de travailler avec les pays tiers», a insisté l’exécutif européen.

Une réunion conjointe des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères va donc être organisée à cet effet, a annoncé la Commission, sans donner plus d’informations sur le calendrier. La tenue d’une telle réunion était déjà prévue «avant juillet», selon un diplomate européen. De son côté, la chef de la diplomatie de l’UE, l’Italienne Federica Mogherini, a décidé de mettre cette question à l’agenda de la réunion des ministres des Affaires étrangères lundi à Luxembourg.

«Je vais présenter une série de propositions concernant la Libye, une des principales routes du trafic illégal de migrants», a-t-elle ajouté dans un communiqué séparé. Les ministres des 28 doivent discuter lundi de l’assistance que pourrait fournir l’UE à un gouvernement d’unité nationale actuellement en pourparlers, seule garantie à leurs yeux de stabilité et de réconciliation politique, et seul moyen d’endiguer le flot de migrants alors que les passeurs profitent du chaos ambiant. «Nous avons trop souvent dit “plus jamais ça”. Il est désormais temps pour l’Union européenne de prendre le problème à bras-le-corps sans plus attendre», a estimé Mogherini, jugeant le nouveau naufrage en Méditerranée «inacceptable» dans «une union fondée sur des principes de solidarité, de respect des droits de l’homme et de dignité pour tous».

AFP




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