Interview: un guinéen de la diaspora s’exprime sur la situation sociopolitique du pays

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Depuis la fin de l’élection présidentielle du 11 octobre, plusieurs partis politiques connaissent des difficultés en Guinée. C’est le cas du parti au pouvoir (le RPG arc en ciel) et la principale formation de l’opposition. A ces crises viennent s’ajouter d’autres, l’assassinat du journaliste Mohamed Diallo devant les locaux du siège de l’UFDG. De tous ces points, nous avons débattue avec El hadj Ibrahima Diallo, membre du parti UFD aux Etats Unis d’Amérique.

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Bonjour M. DIALLO,

Bonjour Monsieur, merci de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer sur les différents sujets qui font débats en ce moment dans notre pays.

Comment se porte l’UFD aux Etats Unis?

Très bien. Dieu merci.

Comment comptez-vous agrandir le parti aux Etats Unis?

Notre famille politique est entrain de s’élargir dans ce pays. Depuis ces dernières années, l’UFD est bien implantée ici à New York. Il est également représenté dans la plus part des Etats américains, c’est notamment en Californie, au Texas, à Boston, en Floride, en Caroline du Sud, à Colorado, etc…. De nouvelles dispositions viennent d’être prises pour que dans chacun de ces Etats, un bureau soit mis en place afin d’aller à la rencontre de nos compatriotes pour leur présenter nos programmes, nos projets de société, nos ambitions à court, moyen et long terme et les sensibiliser. Pour réussir, nous allons multiplier les contacts par le biais des medias locaux (la radio, la presse écrite), des contacts via téléphone et mail ainsi que de passage de porte à porte. Un budget est en cours d’élaboration pour l’exécution de ce programme.

Croyez-vous gagner de la place ici ?

Il n’y a pas de raison de ne pas le croire. Nous sommes confiants quant à notre avenir politique. Vous savez, l’UFD est un parti politique qui est solide et son leader Mr Bah Baadiko est crédible. Il a toujours prôné l’unité nationale; il a également su rassembler les gens indépendamment des régions et d’ethnies au tour des projets de valeurs. Je sais que s’il était élu président de la république, il formerait une équipe capable de relever les nombreux défis qui nous attendent. Depuis très longtemps l’adhésion à un parti politique en Guinée se fait non pas en fonction des programmes et des projets mais plutôt sur la base ethnique ou régionaliste. Heureusement, aujourd’hui les gens commencent à prendre conscience de la nécessité de trouver les bonnes personnes pour les mettre au bon endroit. De ce point de vue là je sais que notre parti a de l’avenir et nos compatriotes ne vont plus hésiter à nous rejoindre pour la construction d’un Etat fort, riche et solide.

Quelle lecture faites-vous de l’actualité guinéenne ?

A l’entame du second mandat du président de la république, nous constatons que beaucoup de mesures qui sont entrain d’être prises, ne sont pas très favorables à la population guinéenne. Au moment où tous les travailleurs des secteurs public et privé demandent une augmentation (ce qui est légitime) de leurs salaires de misère, le gouvernement a décidé d’une coupe des salaires sans la moindre concession. La TVA qui était de 18% est désormais portée à 20%. Le baril du pétrole a chuté de 120 à 35 dollars, le gouvernement n’a toujours pas baissé le prix du carburant à la pompe. A cela s’ajoutent d’autres mesures comme celles qui interdisent l’importation des véhicules vieux de plus de 8 ans. Partout dans le pays c’est la souffrance. Le gouvernement est installé le mois de janvier passé. Même s’il est trop tôt de le juger mais les indices que nous avons ne nous inspirent pas de confiance.

L’UFD s’est rallié au RPG lors de l’élection présidentielle de 2015, où en êtes-vous?

Notre alliance avec le RPG a été rendue possible grâce aux engagements que le président de la république avait pris pour nous assurer et nous convaincre. Il avait avoué ouvertement l’échec de son premier mandat et avait dénoncé tous les manquements constatés: vols, corruption à grande échelle, pillage systématique des ressources, manque de transparence dans la gestion des services publics…Après cet aveu, il avait promis une rupture avec le passé en s’engageant cette fois de choisir les membres du gouvernement sur la base des compétences et d’intégrité. Il avait promis d’être désormais vigilant pour que tous les crimes et délits soient punis conformément à la loi. Convaincus du bienfondé de ses déclarations nous avons accepté ce ralliement. Les membres du gouvernement sont choisis librement par le président de la république. Ils sont entrés en fonction. Nous allons les observer à l’œuvre. Notre position évoluera en fonction des résultats de cette équipe gouvernementale dans les prochains mois.

N’avez vous pas le sentiment d’avoir été oublié par le président Alpha Condé notamment dans les nominations?

A la signature de nos accords d’alliance, il n’était pas dit nécessairement qu’un représentant de l’UFD deviendrait membre du gouvernement si Mr Alpha Condé était réélu. Nous avons cru aux déclarations du président de la république qui visait les cadres compétents et intègres. Si les membres du nouveau gouvernement répondent à ces critères les représentants de l’UFD, qu’ils soient membres ou pas s’en féliciteront car c’est pour le progrès de la Guinée. En revanche si le gouvernement qui est mis en place ne réponde pas aux aspirations du peuple de Guinée, ce serait vécu comme une trahison.

Parlant du RPG, que pensez-vous de cette crise qui mine votre allié depuis le lendemain de la mise en place du gouvernement?

Actuellement la plupart des partis politiques sont secoués par des crises graves et répétitives. Les militants du RPG estiment que le président de la république a porté son choix sur des personnes autres que celles qui l’ont réélu. Même s’ils n’ont pas entièrement tort mais il faut reconnaitre qu’il n’y a pas assez de places pour servir tout le monde. Si celles qui sont choisies réussissent leurs missions, c’est la victoire du parti et de ses militants et Nous aurons tous gagné. La meilleure façon de récompenser les militants c’est de réussir le redressement du pays. Faire en sorte qu’il y ait du travail pour tout le monde, de la sécurité, de la bonne formation pour les jeunes et des conditions de vie beaucoup plus favorables pour l’ensemble de la population guinéenne.

Il y a également l’UFDG qui passe un moment critique. On est même allé à l’affrontement qui a causé la mort d’un journaliste .Est ce que cela était prévisible selon vous?

Tout d’abord, je profite de cette occasion à mon nom et au nom de l’ensemble des militants et sympathisants de l’UFD pour adresser mes condoléances à la famille éplorée, médias et l’ensemble des guinéens. Je connaissais personnellement Mr Diallo El hadj Mohamed. Un homme gentil, ouvert d’esprit et déterminé dans l’exercice de son métier qu’il accomplissait avec beaucoup de professionnalisme. Nous condamnons fermement ce crime odieux et demandons aux autorités guinéennes de faire le nécessaire pour que la justice fasse son travail en toute indépendance.

Ce qui vient de se produire est très regrettable. Ce genre de comportement ternit l’image de notre société et de notre pays. Tuer un journaliste dans l’exercice de son métier est inacceptable. C’est la presse qui fait vivre la démocratie dans un pays. Encore une fois cela prouve que notre système démocratique est en panne. En Guinée et à tous les niveaux, notre société est gangrenée par des violences physiques et verbale, la cruauté, l’intolérance et l’impunité. Rappelez-vous que dans les dix dernières années, toutes les manifestations sont émaillées des violences: des forces de l’ordre qui tirent à balles réelles sur des manifestants non armés (événements de janvier et Février 2007, massacre au stade du 28 septembre les victimes de l’axe cosa, Bambeto, Hamdallaye ) qui ne demandent que de conditions de vie meilleures, des assassinats ciblés contre des personnalités comme Madame Aissatou Boiaro ou l’ancien ministre Mr Diawné , les violences survenues à Kankan, Siguiri, N’zerekoré ou encore des manifestants qui vandalisent et incendient des boutiques. A chaque fois les enquêtes ne donnent rien et les auteurs de ces crimes se fondent dans la société sans être inquiétés. Pour revenir sur le cas de Mr Diallo Cellou et Mr Bah Oury, je dirais que ce genre de situation était prévisible surtout quand on sait que Mr BAH Oury bien avant son retour au pays, avait martelé à travers les medias qu’il était prêt à en découdre avec Cellou et qu’il voulait reprendre son parti. Plutôt que de jouer à l’apaisement ou peut être porter l’affaire devant les tribunaux, il a privilégié la confrontation et la violence sans prévoir les conséquences. Aujourd’hui, la vérité est que tous les deux se sont disqualifiés aux yeux des militants et sympathisants qui ont cru en eux des leaders qui incarnent le changement et capables de conduire le pays vers le développent dans un environnement sécurisé et une justice équitable. Avec cet événement tragique, ils ont montré leurs limites en ruinant l’espoir de tous les responsables, militants et sympathisants du parti. Jusque là l’UFDG était reconnu comme étant l’un des plus grands partis politique en Guinée. Il est très bien structuré et très bien implanté dans l’ensemble du territoire national et à l’étranger. Cependant à chaque fois qu’une élection est organisée, l’UFDG est son leader enchaînent les défaites malgré la forte mobilisation des militants au péril de leur vie. Dés lors, il est logique que les dirigeants du parti se remettent en question et acceptent les débats internes afin de mieux préparer les échéances futures. Malheureusement à chaque fois que des voix se lèvent pour demander cette réforme, Cellou Dalin et quelques individus qui le soutiennent dans sa maladresse procèdent à l’exclusion des contestataires. Avant même celle de Mr Bah Oury, d’autres responsables comme Mr Keita de L’UFDG de Paris, un autre représentant de l’UFDG en Allemagne et Mr Diallo Allassane le représentant de l’UFDG aux Etats Unis se sont vus remercier pour les mêmes motifs.

Je crois qu’il est temps que les vrais représentants du parti prennent leurs responsabilités afin de d’établir la vérité et empêcher que ces deux personnes ne le détournent de la voie de la démocratie.

Mais que comprenez-vous de cette rivalité entre Cellou et Bah Oury. Beaucoup estiment que ce parti est bien structuré et qu’on pouvait éviter de telles situations?

Mr BAH et Mr DIALLO sont deux personnalités très connues de la scène politique guinéenne. Tous deux leaders du parti, anciens ministres et Mr Cellou ancien chef du gouvernement au temps de Lansana Conté. Nous pensions qu’avec tant d’expériences, ils réussiraient en cas de conflits de s’assoir au tour d’une table de négociation pour arriver à un consensus. Malheureusement force est de constater que ni l’un ni l’autre n’a voulu mettre l’intérêt du parti et de ses militants en priorité. Il faut remarquer néanmoins que Mr DIALLO est réputé peu consensuel. Il a toujours des problèmes avec son entourage. Les autres leaders des partis politiques dénoncent souvent son égoïsme. Aujourd’hui Jean Marc Teliano est son seul allié dans l’opposition guinéenne.

On voit donc plus rien ne va au sein des deux plus grandes formations (UFDG et RPG) du pays. J’ai envie de dire que c’est le moment d’occuper le terrain non?

Vous savez, l’UFD a sa ligne politique qui est claire. Depuis la création de notre parti, Les dirigeants de l’UFD ont toujours réclamé une conférence nationale pour comprendre le passé et le présent de notre pays afin de mieux préparer l’avenir. Depuis notre indépendance en 1958 jusqu’à nos jours il y a eu trop de violences, trop de morts, trop d’injustices sociales. Il est extrement important de tenir cette conférence pour comprendre ce qui s’est réellement passé, situer les responsabilités pour enfin réconcilier les guinéens. Ce n’est qu’en le faisant que notre pays s’engagera sur la voie de la démocratie et du développent. Nous n’attendons pas que tel ou tel événement se produise pour profiter de la situation et nous positionner. Notre projet de société est suffisamment solide pour emmener les gens à adhérer à notre parti politique. L’UFD a toujours lutté pour l’unité nationale. C’est un parti qui s’est réellement engagé dès sa création sur la voie de la vraie démocratie. Nous n’avons jamais privilégié une ethnie, une région, une confession ou exclu une minorité. Nous menons la lutte pour que le peuple de Guinée dans son ensemble puisse vivre libre. La porte de notre parti est grandement ouverte à tous ceux qui comme nous, veulent que notre pays s’engage vers la démocratie et le développement.

Je fonde mon espoir sur notre parti l’UFD et son président Mamadou BAH Baadikko. Je sais que beaucoup de nos compatriotes reprochent à Mr BAH d’être plus à l’extérieur qu’à l’intérieur. J’ai envie de dire à tous nos compatriotes qu’il est vrai que Mr BAH pour des raisons professionnelles a vécu la plupart du temps à l’étranger. Il est dirigeant d’entreprises, expert comptable et commissaire des comptes. Il est au service des grandes entreprises implantées dans les pays africains et dans le reste du monde. Aujourd’hui, il est important que tout le monde sache qu’il est un grand patriote. Depuis l’étranger, il a rapatrié tous ses revenus gagnés pour accroitre les investissements en faveur de nos populations dans les différentes régions de la Guinée. A kindia en basse Guinée, il a construit la grande école GER (Groupe Educatif: la Renaissance) pour la formation des enfants et l’embauche des jeunes cadres à la recherche de l’emploi. A Mamou en moyenne Guinée, il a la CAP (coopérative agro-pastorale) de Bokonjon dans la sous-préfecture de BERTEYA; à Kissidougou en Guinée forestière, il a plus de 170 hectares de palmiers à huile qui emploient une centaine de personnes et qui contribuent à l’amélioration des conditions de vie de la population. A Koundara, des investissements sont en perspectives. Toutes ces réalisations sont les fruits de ses efforts intellectuels. Son courage et son patriotisme profitent à l’ensemble de la population guinéenne. C’est geste doit être salué et encourager. Vous convenez avec moi que pendant ce temps nombreux sont nos responsables politiques et cadres qui détournent des centaines des millions de l’argent du contribuable guinéen pour aller les cacher dans les banques étrangères.

Mr BAH qui a mis sa fortune personnelle au service du peuple de Guinée avant même d’avoir occupé de hautes fonctions de l’Etat est une véritable alternative pour les échéances électorales prochaines.

Aujourd’hui la Guinée connait des difficultés d’ordres économique, social et sanitaire. Les défis sont nombreux. Mais j’ai confiance en notre capacité et notre volonté à aller de l’avant. Avec la volonté et la détermination, nous y arriverons.

Merci

Interview réalisée par Amadou Diallo depuis les Etats Unis pour Afrinews

 




2 thoughts on “Interview: un guinéen de la diaspora s’exprime sur la situation sociopolitique du pays

  1. Abdourahamane Diallo

    Frnchmt u as ts resumé mon freres ds 1 phrse ns smes trs rvies de tw d avr experimer tn svr ns prions ke l e ts puisnt Allah ait pitié 2 ntr populati6n pls 2 cmbin d Année ke la polpulat6n soufre alrs ke le gouverment ne fes rien ni pnser a sa populat6n j prie le ts puisnt Allah kil ns fche srtir de 7 crise ke ns souffrons acmt si ns volons le chngmt le president dois fer une reduct6n de carburant ds ts le etendu du territoire acmt le baru du carburant es actm $30 cke ki m inkite j arve ps a comprdre ntr gouverment

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