La suspension des activités de la CENI, demandée par le président Alpha Condé, est diversement appréciée par les acteurs politiques du pays. Sidya Touré, président de l’UFR, affirme dans une interview qu’il nous accordée que cette décision n’a aucun rapport avec les revendications que l’opposition pose. Lisez !
Guinéenews© : Peut-on savoir vos impressions après la suspension des activités de la CENI à la demande du président de la République ‘
Sidya Touré : Pour les raisons que je connais, j’estime que ça n’a aucun lien avec la démarche que nous faisons. Ça doit être pour des raisons totalement particulières. Donc, nous, nous continuons notre programme. Nous souhaitons qu’il y ait une rencontre pour qu’on évacue ces questions. Je crois que cela y va de l’intérêt de la République de Guinée. Ceux qui ne se battent pas pour leurs pays, se battent uniquement pour le pouvoir et n’ont pas cette vision des choses.
Nous avons un programme, des meetings, des manifestations, des sensibilisations pour faire en sorte qu’on s’asseye autour d’une table pour enfin sauver le processus électoral en Guinée.
Guinéenews© : Cet acte du président de la République ne constitue-t-il pas un premier pas dans le sens du dialogue que vous souhaitez ‘
Sidya Touré : Je ne vois pas du tout. Nous n’avons été associés à rien du tout. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Un jour, ce n’est pas moi qui décide à la CENI et un autre jour, je demande la suspension. Bon, je ne sais pas ce que ça veut dire. Nous disons deux choses très claires : le fichier électoral qui a servi à élire le président de la République doit servir pour les élections législatives une fois qu’on la révise ; la CENI telle qu’elle est composée aujourd’hui avec seulement trois représentants ou quatre de l’opposition est inacceptable. Elle ne correspond pas à la loi 013 qui veut qu’il y ait une parité sans exception. Ce qui va, à mon sens, contribuer à rendre crédible le processus électoral. Ce qui relève de la manœuvre ne contribue en rien aux autres problèmes posés.
Guinéenews© : Sur ce point précis, est-ce que ce n’est pas au sein de la CENI qu’il faut trouver cette solution en se basant sur les règlements qui régissent cette institution ou vous estimez que c’est seulement à travers l’intervention du chef de l’État… ‘
Sidya Touré : La loi 013 dit que c’est une institution paritaire dans laquelle la mouvance présidentielle a 10 commissaires et l’opposition 10 commissaires. Cette équation se retrouve au niveau des démembrements de la CENI tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Quand on connaît le rôle de ces démembrements dans la nomination du président du bureau de vote, dans la désignation des scrutateurs, le transport des résultats… Ce n’est pas du tout parce que nous avons envie d’ergoter sur des questions sémantiques, nous parlons des choses concrètes qui contribuent à consolider le processus électoral.
Guinéenews© : L’autre point d’achoppement entre pouvoir et opposition aujourd’hui, c’est le cas de la présidence de la CENI notamment la personne de Loucény Camara. A votre avis, qu’est-ce qu’il faut pour vider ce désaccord ‘
Sidya Touré : Si l’on règle d’abord le problème de la recomposition de la CENI, toutes ces questions se règlent. Puisque de toute façon, on procédera à un nouveau vote pour l’élection d’un nouveau président.
Guinéenews© : Vous avez récemment reçu l’artiste ivoirien Tiken Jah Facoly, est-ce qu’on peut savoir sur quoi a porté votre entretien ‘
Sidya Touré : Nous avons parlé de deux choses. Premièrement, il a souhaité comprendre pourquoi il y a un blocage dans le pays et il sa souhaité vraiment contribuer à améliorer l’atmosphère. Nous avons eu l’occasion de lui expliquer notre point de vue sur cette situation. Nous avons parlé de son village, Odienné et de ses parents que je connais très bien.
Guinéenews : Est-ce qu’on peut savoir la quintessence de votre point de presse qui se tient aujourd’hui ‘ Faut-il s’attendre à de nouvelles manifestations de rue dans les jours à venir ‘
Sidya Touré : Nous allons faire un meeting probablement d’ici samedi sur l’esplanade du palais du peuple. Nous allons demander l’autorisation dans ce cadre et nous allons appeler nos militants pour discuter toujours des missions qui tournent autour de ces élections législatives et sur la finalisation de la Transition.
Source : guineenews.org