Guinée: revue de la presse du 18 au 22 juin 2012

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L’actualité de la semaine a été marquée par la tenue du sommet Mano River à Conakry, la suppression du CNT réclamée par l’ADP, l’affaire de l’accord secret des 25 millions de dollars, la seconde mission de l’OIF boudée par l’ADP et le collectif et la marche du 28 juin de l’opposition.

Le sommet de la Mono River tenu à Conakry le 15 juin a été relayé par Le Lynx dans sa parution N° 1053 du 18 juin en ces termes. Sommet de la Mano River Union, la sécu au cœur du débat ! Le journal satirique après avoir cité les participants à ce sommet que sont les quatre présidents, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire, du Libéria et de la Sierra Léone a mis en exergue le thème central de ce 21ème sommet qui est la sécurité dans la sous région. ‘’ L’instabilité en Afrique de l’ouest pose problème. Les récentes incursions rebelles en Côte d’Ivoire qui ont causé la mort de sept bidasses de la force de l’ONU en Côte d’Ivoire, de 10 civils et d’un militaire codivoirien constituent la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.’’ Ironise l’auteur du papier. Et un peu plus loin, le journaliste rapporte les différents discours officiels tous, axés sur la sécurité et les nouvelles résolutions. ‘’Aux cases Belle Vue, les discours officiels constituent les seuls espaces de travail et de concertation. Pour le reste, les visites d’Etat sont une occasion de bombance.’’

Dans la rubrique REPERE du journal La Lance N° 801 du 20 juin, il a été titré à propos du sommet Mano River, la Hantise sécuritaire ! Les présidents font une fixation sur la porosité des frontalière commence par écrire l’auteur du papier. ‘’Apparemment, la situation est préoccupante, même si on fait semblant que tout va pour le meilleur des mondes. Le président ivoirien na pas attendu la fin du sommet, il est rentré dare-dare. Les trois autres ont dû faire sans lui.’’ Et faisant allusion aux intentions du Président guinéen par rapport aux législatives, il continue : ‘’Le souci de la sécurité passe avant celui du développement. Le président Alpha Condé peut trouver là un bon alibi pour reculer la date de l’organisation des législatives enterrant la transition.’’

Le journal Le Nimba dans son N° 044 du 21 juin lui aussi a fait cas de ce sommet en mentionnant l’ordre du jour du jour. ‘’Face aux différentes menaces dans la sous région, des questions liées à l’intégration sous régionale, au renforcement de la sécurité transfrontalière, au développement des infrastructures routières et ferroviaires et énergétiques étaient à l’ordre du jour.’’ Tout comme cet ordre du jour, le journal a également rapporté le contenu du communiqué final lu par Hadja Saran Daraba, secrétaire générale de l’Union du Fleuve, dans lequel : ‘’Les chefs d’Etat s’engagent à renforcer les dispositifs de sécurité transfrontalières, construire un nouveau siège de l’organisation en Sierra Léone. Ils ont invité la CEDEAO à prendre les dispositions nécessaires pour le retour à l’ordre constitutionnel au Mali et en Guinée Bissau. Ils ont aussi renouvelé le mandat de Mme Ellen Johnson Sirleaf comme présidente en exercice de l’institution sous régionale.’’

ans ce même Numéro du Nimba a été mentionné, la suppression du CNT réclamée par l’ADP en ces termes, Le CNT dans la ligne de mire du Collectif et de l’ADP. Le Collectif et l’ADP viennent d’inscrire sur leur d’institutions à abattre, le conseil national de la transition CNT. C’était au cours d’une rencontre avec la presse la semaine dernière note le journaliste. ‘’Ces opposants au régime qui récusent toujours la CENI dans sa composition actuelle, ont clairement dit, le CNT doit partir. Il ne joue pas son rôle.’’ Et selon lui, depuis son installation il y a plus de deux ans, c’est la première fois que le CNT fait l’objet d’une telle critique, de manière directe. Mais pourquoi, s’interroge le journaliste ‘ Pourquoi, surtout quand on sait que le départ de cette institution ouvre une nouvelle période d’exception ‘ En Réponse, Sidya Touré, le président de l’UFR a dit ceci : ‘’Cette institution mise en place pour une durée maximum de six mois est la seule de la transition qui est toujours en place. Et pire, elle ne joue pas son rôle.’’ Sidya Touré ne s’est pas arrêté seulement à la dénonciation de ce qu’il appelle la démission totale qui caractérise la vie de cette institution. Aux dires de l’opposant, la corruption est une réalité au CNT. ‘’Trois millions de francs guinéens pour chaque conseiller, afin de voter des lois en faveur du régime d’après lui. ’’ Si le leader de l’UFR a adouci ses propos, Dr Fodé Oussou Fofana, le vice président de l’UFDG, en revanche n’a pas caché son amertume vis-à-vis de la présidente du CNT. ‘’Rabiatou Serah Diallo est entrée dans l’histoire par la petite porte en refusant de jouer son rôle de contrôle de l’action gouvernementale à cause d’un poste.’’ De l’autre côté, au niveau du RPG Arc en Ciel, les réactions ne se sont pas faites attendre car le Secrétaire Général de ce parti, sans faire de commentaire sur les accusations selon lesquelles le CNT est corrompu et ne joue pas son rôle a dit ceci : ‘’Le vide n’est pas constitutionnel. On ne pourra dissoudre le CNT que lorsqu’on aura une assemblée nationale. ’’ Au CNT, les esprits s’énervent aussi suite à cette sortie hasardeuse de l’opposition conclut le journaliste. Un conseiller qui a requis l’anonymat a lancé : ‘’Ces accusations de l’opposition n’ont aucun fondement. C’est du n’importe quoi.’’

Le Lynx dans sa parution N° 1053 du 18 juin a tiré sur la question, Législatives, le CNT doit être supprimé ! La bosse de l’Ufr ne tourne pas autour du pot : ‘’Le CNT donne l’impression aujourd’hui à ceux qui voient de l’extérieur qu’il y a encore une sorte d’Assemblée nationale en Guinée. Ça n’existe pas, ce n’est pas vrai. Nous avons pensé à cette structure pour que ça tienne à peu près six mois, le temps de finir avec les élections, parce que c’est ce que tout le monde avait en tête. Vous avez un président, des vices présidents, on a des budgets, on donne de l’argent pour voter des textes. On a l’impression qu’il y a une Assemblée même si cela ne dit pas son nom qui fonctionne en Guinée. Je crois qu’il vaut mieux que cette structure disparaisse et qu’à sa place, le président signe des ordonnances. Comme ça, ce sera plus clair pour tout le monde.’’ Sidya Touré justifie sa position par le fait que le CNT est incapable de convoquer les membres du gouvernement pour lui poser des questions : ‘’Je suis pour la suppression du CNT. Comme ça au moins, on saura qu’il n’y a pas d’Assemblée et que nous devons aller à des élections pour pallier à cet inconvénient majeur pour un Etat d’avoir un Exécutif sans Législatif.’’

A propos de l’Affaire des 25 millions de dollars, qui défraie toujours la chronique, l’Indépendant dans son N°991 du 21 juin a titré, Rétropédalage du gouvernement dans l’affaire des 25 millions de dollars. Impitoyablement clouées au pilori, prises en tenailles de toutes parts, les autorités qui étaient depuis au banc des accusés et qui avaient l’air de s’être emmêlés les pinceaux, ont finalement eu la grande sagesse de prendre la décision annulant purement et simplement l’accord qui les liait à la firme Sud Africaine Palladino et de lui restituer entièrement les 25 millions de dollars qu’elles avaient contractés. La décision a été annoncée le 18 juin par le ministre de l’Economie et des Finances, Kerfalla Yansané devant Abdoul Aziz Wann, le représentant du FMI à Conakry. ‘’ Kerfalla Yansané a ainsi déclaré que l’accord entre la Guinée et Palladino holding est annulé et les 25 millions de dollars restitués. Il a par ailleurs indiqué que cette mesure a été prise à l’issue d’un conseil des ministres à la faveur duquel, le président Alpha Condé a instruit au ministre des Mines et de la Géologie de procéder immédiatement à une large information de la communauté nationale et internationale.’’ Après cette décision aux émanations hautement pestilentielles, nombreux sont les guinéens qui se s’interrogent sur les motivations réelles qui auraient amené les autorités à contracter un tel montant au nom du pays et entretenir savamment un mutisme coupable par la suite. A écrit le journaliste qui s’interroge sur ce qu’il appelle également des zones d’ombre : ‘’Pourquoi attendre que la presse fasse la révélation pour que le gouvernement se décide enfin à admettre l’existence d’un tel accord et puis se résoudre laborieusement à restituer tout le montant incriminé à son partenaire Sud Africain ‘’’

La Lance dans son N° 801 du 20 juin a titré à ce sujet, Affaire des 25 millions de dollars, le gouvernement sème la confusion. Le journal fait aussi état de la conférence de presse du ministre Kerfalla Yansané tout en rapportant ses propos sur le remboursement dudit montant. ‘’On a ordonné que la SOGUIPAMI les rembourse pour que l’affaire s’arrête là. Parce que pour qu’un partenaire soit un bon partenaire, il faut d’abord qu’il y ait loyauté. Alors si on se met à faire du chantage à gauche et à droite, et malheureusement repris par nos médias, qui peut être n’ont pas cherché à s’informer, dans ces conditions on arrête les frais. En tout cas, le gouvernement a ordonné à la SOGUIPAMI de rembourser les 25 millions de dollars qui n’ont pas encore été utilisés. Je pense donc de ce côté-là, il n’y a pas de problème.’’

L’Observateur, lui, dans son N°599 du 19 juin a rapporté les propos du leader Sidya Touré qui prévient que les 25 millions de dollars vont mettre en péril le PPTE. ‘’ Nous attendons la réponse du gouvernement. Qu’il s’en explique. Pourquoi le président de la République n’organise pas une conférence de presse, pourquoi le ministre des mines ne sort il pas de son silence ‘ Comment peut on signer en un an une convention avec une société sud africaine pour un prêt de 25 millions de dollars, dont personne n’a trouvé la trace dans le budget, qui fait partie des dettes à payer, et qui va mettre d’ailleurs en péril le PPTE.’’ S’est-il interrogé. Poursuivant son argumentaire, Sidya Touré se défend. ‘’ Parce que si vous êtes dans ce processus avec le FMI, il vous est interdit d’aller prendre des dettes ailleurs parce que le processus que nous sommes en train de faire, c’est d’annuler les dettes des autres. Pendant qu’on annule votre dette, vous contractez d’autres dettes ailleurs on ne sait dans quelles conditions, cela risque de mettre en péril le PPTE’’ a dit SIdya Touré.

L’autre sujet de cette revue est la seconde mission de l’OIF boudée par l’ADP et le collectif. Le Démocrate dans son N° 614 du 19 juin a titré dessus en ces termes, mission des experts de l’OIF en Guinée, le Collectif et l’ADP boudent la rencontre. Et à titre de rappel, le journaliste écrit qu’après de deux semaines après la fin de sa première mission en Guinée pour tenter de trouver un terrain d’entente entre pouvoir et opposition, un groupe d’experts de l’OIF séjourne de nouveau en Guinée depuis le 12 juin dernier. Mais contrairement à la première rencontre, à laquelle ils avaient pris part, cette fois, le Collectif et l’ADP ont choisi la politique de la chaise vide. Selon Aboubacar Sylla de l’UFC : ‘’Nous avons décliné l’invitation parce que nous avons dit que nous ne sommes pas intéressé par des questions techniques autour de la CENI. Ce qui intéresse le Collectif et l’ADP, c’est la restructuration de la CENI. C’est-à-dire que la CENI doit forcément refléter l’image actuelle du paysage politique guinéen.’’ Et le journaliste de conclure que la tâche des émissaires de l’OIF risque de se compliquer tout en rappelant que cette mission est une proposition du Président Alpha Condé pour tenter d’aplanir les dissensions pour un ultime dialogue entre le pouvoir et l’opposition afin d’accorder leurs violons pour permettre à la Guinée d’aller vers les élections législatives.

Quant au journal Le Nimba il a été écrit dans son N° 044 du 21 juin, sur la même question, fichier électoral, l’opposition radicale ne veut plus de débat avec l’OIF. Et rapportant lui aussi les propos du porte parole de cette opposition, Aboubacar Sylla qui a rappelé qu’un premier atelier de l’OIF auquel tous les acteurs du processus électoral ont participé a permis de savoir que la CENI actuelle n’est pas apte à organiser les élections. Il a permis aussi d’étaler les insuffisances du matériel et du travail de Way Mark. La majorité s’étant exprimé en faveur de la recomposition de la CENI, il se demande pour quelle raison organiser une nouvelle assise pour discuter des questions techniques. ‘’Si nous prenons part à une discussion quelconque sur les questions techniques, nous avalisons le choix de Way Mark. Ce que nous ne voulons pas du tout.’’ A fait savoir le Collectif et l’ADP.

A propos de la marche du 28 juin de l’opposition initialement prévue par l’opposition, L’Indépendant dans son N°991 du 21 juin a titré, marche du 28 juin, l’opposition devant un dilemme. L’opposition qui projette d’organiser une marche le 28 juin dans l’espoir de faire plier le pouvoir serait actuellement confrontée à un dilemme cornélien. A savoir maintenir ou non la date prévue pour cette action commente le journaliste. ‘’ Nous nous sommes entendus que chaque parti aille consulter d’abord sa base. A l’issue de ces concertations, nous allons dégager une synthèse qui nous permettra de savoir s’il faut maintenir ou reporte la marche du 28 juin’’ a expliqué Faya Millimono à l’issue de leur réunion. Il a ensuite indiqué que les avis sont partagés au sein de l’opposition. Certains voudraient que la marche ait lieu à la date prévue, par contre, d’autres pensent qu’il serait mieux de la reporter. Vu que le Président sera absent du pays. Mouctar Diallo de la NFD, pense qu’il faut agir cette fois ci.. pour éviter de tomber dans le piège du président qui multiplie les actes dilatoires. Pour lui, la marche a déjà été reportée une fois pour les mêmes causes. C’est-à-dire l’absence du Président de la République car l’opposition ne voudrait plus manifester en son absence. Mais l’opposant pense qu’il faut maintenir la pression car le président ne connait que le langage de la pression. ‘’Le président veut nous endormir pour gagner du temps mais nous devons maintenir la pression.’’

Le Standard dans son N° 126 du 19 juin a titré sur la question, marche de protestation de l’opposition radicale, au delà de la date du 28 juin. Après avoir procédé à plusieurs reports, l’opposition radicale guinéenne voudrait en découdre dans la rue le 28 juin prochain. C’est ce qui est en tout cas apparu dans une déclaration qu’elle a récemment rendue publique. Faudrait-il pour autant la laisser faire courir de nouveaux risques majeurs à la Guinée ‘ Dans cette analyse l’auteur tente de démontrer la mauvaise foi de certains leaders. ‘’Une chose parait on ne peut plus claire aujourd’hui chez nos opposants radicaux, surtout quelques uns visiblement en mal de célébrité, ils ont semble-t-il trouvé dans la politique de quoi venir à bout de leur oisiveté. L’objectif recherché à travers la marche projetée apparait lui en tout cas assez clairement aux yeux de nombreux guinéens. Là où on n’a rien pu faire par la force de l’argument et de l’argumentation, on espère bien que la force brute, pour ne pas dire le désordre et le chaos pourraient être d’un précieux recours.’’ Autrement dit continue l’analyste: ‘’Dès lors que l’autorité compétente a interdit toute marche jusqu’à nouvel ordre, pour quiconque se veut républicain, surtout soucieux de l’ordre établi, il n’y a pas du tout à tergiverser.’’

Source : guineenews.org




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