A la Une: un Français enlevé en Algérie

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L’information fait la Une de la presse algérienne. « Un mystérieux groupe armé revendique l’enlèvement du Français et menace », s’exclame Le Matin . « Un nouveau groupe qui serait lié aux djihadistes de l’État islamique, précise le journal, a en effet revendiqué hier dans une vidéo le rapt d’un Français en Kabylie et menacé de l’exécuter dans les 24 heures si la France n’arrêtait pas ses frappes contre l’organisation Etat Islamique en Irak. Le groupe djihadiste algérien Djouned el Khelafa (littéralement Les Soldats du Califat), qui a fait allégeance au groupe État islamique, montre l’otage, Hervé Pierre Gourdel, 55 ans, guide de haute montagne, demandant au président français de le sortir de cette situation ».

Algérie Focus, site d’information algérien, précise par ailleurs que « ce cas de kidnapping d’un étranger est le premier en son genre dans cette région de Kabylie. Une région qui a enregistré environ 80 rapts au cours de ces dix dernières années. Des kidnappings qui visaient essentiellement les entrepreneurs et hommes d’affaires de la région. »
Là, il ne s’agit donc pas d’un enlèvement crapuleux mais bien d’un rapt terroriste mené par un groupuscule algérien se réclamant des djihadistes irakiens, pourtant distants de plusieurs milliers de kilomètres.

Commentaire du site Guinée Conakry Infos : « l’Etat islamique bénéficie du caractère très interconnecté du monde d’aujourd’hui. Lui que l’on croyait exclusivement confiné dans certaines régions reculées de l’Irak et de la Syrie vient donc de sortir sa tête en Algérie. (…) Cette prise d’otage, dont la France est une nouvelle fois victime, atteste du caractère insaisissable du terrorisme mondial. Alors qu’on croyait l’Etat Islamique très éloigné des préoccupations africaines, voilà qu’il vient de démontrer que l’Afrique est, au contraire, un champ de bataille parmi ceux qui lui sont les plus accessibles. Par ailleurs, relève également Guinée Conakry Infos, en choisissant l’Algérie, il semble envoyer le message selon lequel, aucun pays du continent ne semble si bien protégé. En effet, dans cette partie du continent africain, l’Algérie passait pour un sanctuaire inviolable. Depuis la crise d’In Amenas, on croyait que les autorités algériennes avaient retenu la leçon. Eh bien, le rapt d’Hervé Pierre Gourdel semble prouver qu’en réalité aucun pays n’est véritablement à l’abri de l’hydre terroriste. On peut même craindre, conclut le site guinéen, que le précédent de Tizi Ouzou ne donne des idées à tous les groupuscules terroristes disséminés dans la vaste région sahélienne, en proie à l’insécurité et à tous les trafics. »

Le confinement en Sierra Leone : quels résultats ‘

Dans les médias du continent également : la polémique se poursuit à propos du confinement de la population en Sierra Leone, dans le cadre de la lutte contre Ebola… « Ils sont désormais libres, les quelque six millions de Sierra-Léonais, constate L’Observateur Paalga au Burkina. Libres après avoir été contraints de rester confinés chez eux l’espace d’un week-end. Soixante douze heures avec de temps à autre de petites brèches pour se rendre à la prière ou se ravitailler. »

Alors tout cela pour quels résultats ‘ « Si cette opération de confinement a permis de débusquer beaucoup de sources potentielles de contamination, elle a aussi révélé les limites des pouvoirs publics sierra-léonais, relève l’Observateur, notamment dans l’enlèvement des cadavres et la prise en charge rapide des malades : manque ou panne de véhicules adaptés, pénurie de personnel formé et même de lits pour recevoir les patients en milieu confiné. Alors, s’interroge le quotidien burkinabé, on fait quoi maintenant ‘ Dès hier, l’activité humaine a repris à Freetown et dans ses faubourgs. La vie retrouve son flux normal avec des contacts et la promiscuité dans les bidonvilles et les villages, le tout aggravé par ce manque de moyens logistiques et humains qui s’apparente parfois à une forme d’impuissance tragique pendant que le tueur froid, lui, poursuit son œuvre de mort. »

Analyse différente pour le site d’information Fasozine … « Comme on le sait, la décision de confinement avait été jugée inopportune et inefficace par Médecins sans frontières, selon qui il n’y avait pas assez de place et de moyens pour prendre en charge les personnes déjà atteintes de la maladie. Malgré cette critique condescendante qui confirme le fait que les seules solutions valables contre cette épidémie devraient être décidées ailleurs, notamment par des organisations internationales, la Sierra-Leone est allée jusqu’au bout de son initiative. » Et « cette action, poursuit Fasozine, a au moins l’avantage de permettre à ce pays de brandir aux ‘bons samaritains’ qui se signalent enfin une cartographie plus ou moins réelle et actuelle de la sa situation épidémiologique. Dans beaucoup de pays africains où l’on se contente juste de ‘sensibiliser’ sans donner l’occasion aux personnes qui le désirent de faire le test d’Ebola, la Sierra-Leone fait figure de courageuse pionnière, conclut le site burkinabé, dont l’exemple mérite d’être suivi et affiné. »

RFI




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